Raymonde, doyenne de l’UCP, toujours active:
Sa maison située au cœur du village de Saint-Clar est à l’image de la propriétaire : chaleureuse et accueillante, pleine de surprises, baignée d’histoire. Raymonde Albaret jongle avec les passions. Un congrès régional de philatélie en 1970 la conduira sur les ondes des radios locales pour animer des émissions: 26 fréquences différentes ! Mais aujourd’hui si elle est toujours très active dans la vie associative culturelle et sportive du village et ce depuis 1974, son combat est ailleurs : mettre en garde, informer sur les événements de la seconde guerre mondiale car «les anciens aujourd’hui ont souvent disparu et la mémoire doit continuer à être entretenue par les enfants des résistants. Mon père, Antoine Thomas était cheminot. Engagé dans la résistance parisienne, il était responsable des sabotages sur les voies ferrées et investi dans diverses missions. Il a été fusillé au Mont Valérien le 21 novembre 1942. Je me rappelle le jour où nous avons appris sa mort ; j’avais 6 ans et j’ai vu arriver mon grand-père qui s’est effondré sur une chaise sans prononcer un mot. J’avais compris. J’ai un devoir de mémoire pour que les générations futures n’aient pas à subir les souffrances de la guerre». Photos et journaux à l’appui, Raymonde parcourt écoles, médiathèques, et mairies à la rencontre du public. Investie dans l’association des fils de tués de la Haute Garonne, en charge de la commission mémoire, elle est également membre de plusieurs associations patriotiques. «Ce n’est que cette année grâce à des amis et aux techniques modernes que j’ai pu lire en entier la dernière lettre de mon père, un dernier adieu, ses dernières recommandations». Cet aveu résonne comme une décision : continuer à transmettre.
Diane Masclary (La Dépêche)